Des responsables du renseignement américain ont déclaré lundi qu'ils étaient convaincus que l'Iran était responsable du piratage de la campagne présidentielle de Donald Trump, présentant cette intrusion informatique comme faisant partie d'un effort éhonté et plus vaste de Téhéran pour interférer dans la politique américaine et saper la confiance dans les institutions démocratiques.
Selon les responsables fédéraux, le but du piratage informatique et des autres activités n’était pas seulement de semer la discorde, mais aussi de façonner le résultat d’élections que l’Iran perçoit comme « particulièrement importantes en termes d’impact qu’elles pourraient avoir sur ses intérêts de sécurité nationale ».
« Nous avons observé une activité iranienne de plus en plus agressive au cours de ce cycle électoral, impliquant notamment des opérations d'influence ciblant le public américain et des cyberopérations ciblant les campagnes présidentielles », indique le communiqué, qui, outre celui du FBI, a également été publié par le Bureau du directeur du renseignement national et l'Agence de cybersécurité et de sécurité des infrastructures.
L'équipe de campagne de Trump a déclaré le 10 août avoir été piratée, accusant des « sources étrangères » d'avoir diffusé des communications internes et un dossier sur son colistier JD Vance.
« Ces documents ont été obtenus illégalement auprès de sources étrangères hostiles aux États-Unis, dans le but d'interférer avec l'élection de 2024 et de semer le chaos dans tout notre processus démocratique », a déclaré le porte-parole de la campagne Trump, Steven Cheung, dans un communiqué.
L'équipe de campagne de Trump a laissé entendre que l'Iran était derrière cette initiative, le média Politico ayant rapporté avoir reçu des courriels contenant le matériel de campagne d'une source qui a refusé de s'identifier.
Cheung a cité un rapport de Microsoft cette semaine selon lequel des pirates informatiques iraniens « ont envoyé un e-mail de spear phishing en juin à un haut responsable d'une campagne présidentielle ».
Les documents reçus par Politico comprenaient des recherches sur la sélection de Vance.
En 2016, un piratage des courriels du Comité national démocrate – imputé à des Russes – a exposé des communications internes du parti, notamment concernant la candidate Hillary Clinton.
Trump, qui allait remporter l’élection, a été critiqué pour avoir encouragé le piratage.
Reportage complémentaire de l'Agence France-Presse