Le pétrole brut a prolongé ses fortes pertes pour le deuxième jour consécutif mardi, le Brent et le WTI étant en baisse de plus de 1,6 %.
La baisse continue du prix du brut survient malgré la perte de 1,2 million de barils par jour de production provenant de Libye, et en l'absence de toute perspective immédiate de règlement du conflit de Gaza qui pourrait désamorcer une guerre régionale plus large.
Cependant, l’absence de catalyseurs de la part de la Chine et de la zone euro entretient les inquiétudes quant à l’avenir de la demande de pétrole, ce qui maintient les prix sous une pression continue à la baisse.
Tous les terminaux d'exportation de pétrole de la Libye ont été fermés en raison de l'escalade du conflit politique dans le pays, entraînant la perte de 1,18 million de barils de pétrole par jour, selon Reuters.
Sur le plan géopolitique, la situation au Moyen-Orient pourrait être quelque peu contrastée. Si les négociations n’ont pas abouti à une avancée décisive et que nous avons assisté à de nouveaux épisodes d’escalade militaire au cours du week-end, le statu quo pourrait ne pas changer à la lumière des développements actuels.
Après les attaques mutuelles entre le Hezbollah et Israël dimanche dernier, les deux parties ont montré des signes de ne pas avoir l'intention de pousser à une escalade régionale plus large et que chacune voit ce qui s'est passé comme une sorte de victoire et un rétablissement de l'équilibre dans l'équation de dissuasion, selon ce que des centres de recherche ont déclaré au Wall Street Journal plus tôt cette semaine.
Les Etats-Unis ont renforcé leur présence militaire dans la région en déployant 18 navires, dont deux porte-avions et un sous-marin nucléaire, selon Axios. Cette présence militaire importante pourrait inciter les Israéliens à exploiter toute attaque iranienne contre Israël comme un moyen d’entraîner les Etats-Unis dans un conflit régional prolongé, aggravant encore les tensions, conformément aux intérêts du Premier ministre Benjamin Netanyahu et de sa coalition d’extrême droite.
Il faudra attendre les résultats des prochains cycles de négociations pour savoir si la région va évoluer vers le calme ou rester bloquée dans la situation actuelle, qui pourrait laisser la porte ouverte à d’autres surprises.
Sur le plan économique, cette semaine ne nous apporte pas beaucoup de données décisives, notamment en provenance de Chine. Cependant, ce que nous avons vu en Allemagne renforce le pessimisme quant à l'avenir de la croissance dans la zone euro.
Selon l'enquête Ifo sur le climat des affaires, le moral des entreprises s'est dégradé dans les secteurs de l'industrie, du commerce et des services. Selon l'enquête GfK sur le climat des affaires, le moral des consommateurs s'est dégradé en raison de la baisse des attentes en matière de revenus. Ces enquêtes interviennent également après la publication des rapports PMI mondiaux de S&P la semaine dernière, qui ne montrent aucun signe de reprise prochaine de la croissance dans la région.
La faiblesse persistante de l’économie de la zone euro contribue à la faiblesse de la demande extérieure chinoise, ce qui pourrait finalement se refléter sur la demande de brut et maintenir les prix sous pression.