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Monday, December 23, 2024

Le chef de l'opposition vénézuélienne Machado promet que les manifestants ne « quitteront pas les rues »

« Nous ne quitterons pas les rues », a déclaré Machado à des centaines de manifestants, dont beaucoup brandissaient le drapeau national et des copies imprimées des procès-verbaux de leurs bureaux de vote comme preuve de la victoire de l'opposition.

« Avec intelligence, prudence, résilience, audace… manifester pacifiquement est notre droit », a-t-elle déclaré.

Les manifestants ont applaudi bruyamment le discours de Machado. « Liberté ! Liberté ! » ont crié beaucoup d’entre eux.

Des milliers de personnes ont participé samedi à une manifestation organisée par l'opposition à Caracas, au Venezuela. Photo: AFP

Auparavant, Machado avait appelé le mouvement anti-Maduro à « rester ferme et uni » face aux menaces et à la violence.

« Ils essaient de nous effrayer, de nous diviser, de nous paralyser, de nous démoraliser, mais ils ne peuvent pas parce qu'ils sont absolument retranchés dans leurs mensonges (et) leur violence », a-t-elle écrit sur X.

Le Conseil national électoral vénézuélien (CNE) a proclamé Maduro vainqueur d'un troisième mandat de six ans jusqu'en 2031, lui donnant 52% des suffrages exprimés le 28 juillet, mais sans fournir de détail des résultats.

L'opposition affirme que les résultats des bureaux de vote montrent que son candidat Edmundo Gonzalez Urrutia a remporté plus des deux tiers des voix.

Gonzalez Urrutia a remplacé Machado sur le bulletin de vote après avoir été écartée de la candidature par les institutions fidèles au régime.

« Si nous restons silencieux, cela n'a aucun sens », a déclaré Adriana Calzadilla, une manifestante de 55 ans, enseignante à Caracas.

« C’est un gouvernement criminel qui veut s’accrocher au pouvoir. Je sens la liberté, je n’ai rien à craindre. »

Des manifestants protestent contre la réélection du président vénézuélien Nicolas Maduro lors d'une manifestation à Rome, en Italie, samedi. Sur une pancarte, on peut lire : « Maduro, tu es un dictateur meurtrier ! » Photo : EPA-EFE

Les manifestations anti-Maduro ont fait 25 morts jusqu'à présent, près de 200 blessés et plus de 2 400 arrestations depuis le jour du scrutin.

Tôt samedi, un important dispositif de sécurité a été déployé dans la capitale, avec deux véhicules blindés et 40 soldats à moto contrôlant l'accès au quartier pauvre de Petare, à quelques kilomètres du point de rassemblement de l'opposition.

Les médias locaux ont fait état de déploiements similaires dans d’autres régions.

Lors de l'une des premières manifestations à l'étranger à avoir lieu samedi, plus de 100 Vénézuéliens en Australie se sont rassemblés à Sydney, agitant des drapeaux nationaux et des ballons.

« C’est un message fort adressé à notre peuple au Venezuela. Nous sommes avec vous et nous voulons que le monde écoute ce que nous disons », a déclaré Rina Rivas, organisatrice de la manifestation.

Gonzalez Urrutia, également caché, est apparu en public pour la dernière fois lors d'une manifestation le 30 juillet.

Maduro a réclamé l'arrestation de Machado et Gonzalez Urrutia, les accusant de vouloir fomenter un coup d'État.

Des manifestants scandent des slogans et montrent leurs bulletins de vote lors d'une manifestation à Caracas, samedi. Photo : AFP

La revendication de victoire de Maduro a été rejetée par les États-Unis, l’Union européenne et plusieurs pays d’Amérique latine.

Les pays voisins, la Colombie et le Brésil, ont appelé jeudi à la tenue de nouvelles élections au Venezuela, mais Machado a estimé que cela témoignerait d'un “manque de respect” pour la volonté populaire déjà exprimée le 28 juillet.

Vendredi, le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, traditionnellement allié de gauche de Maduro, a décrit le régime de Caracas comme « très désagréable » et a insisté pour que soit publié un décompte détaillé des votes.

Dans une interview à la radio, Lula a refusé de qualifier le gouvernement Maduro de dictature, mais a déclaré qu'il avait un « parti pris autoritaire ».

L'Organisation des États américains a approuvé vendredi à Washington une résolution exhortant Caracas à « publier rapidement les procès-verbaux de l'élection présidentielle, y compris les résultats du vote au niveau de chaque bureau de vote ».

Et dans une déclaration commune publiée vendredi, l’Union européenne et 22 pays ont appelé à une « vérification impartiale » du résultat des élections.

Des copies des relevés des machines de vote sont exposées lors d'une manifestation à Maracaibo, au Venezuela, samedi. Photo : Reuters

Le CNE affirme qu'il n'a pas été en mesure de publier les résultats en raison d'une « attaque cyberterroriste » sur ses systèmes, bien que la mission d'observation du Centre Carter ait déclaré qu'il n'y avait aucune preuve pour une telle affirmation.

L'opposition affirme avoir accès à 80 pour cent des bulletins de vote papier déposés, qui montrent que Gonzalez Urrutia a remporté une victoire haut la main.

Le mouvement au pouvoir « Chavista », du nom du prédécesseur socialiste de Maduro, Hugo Chavez, a également appelé à des manifestations samedi à Caracas « en soutien à la victoire » du président en poste depuis 2013.

Maduro a demandé à la Cour suprême, qui lui serait également fidèle, de « certifier » le résultat des élections.

« Les conflits du Venezuela… se résolvent entre les Vénézuéliens, avec leurs institutions, avec leur loi, avec leur Constitution », a-t-il déclaré jeudi.

La précédente réélection de Maduro en 2018 avait également été rejetée par de nombreux pays, dont les États-Unis, les pays européens et les pays d'Amérique latine.

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