La France a envoyé un groupe de policiers spéciaux anti-émeutes, interdit depuis 65 ans, sur l'île française de la Martinique, dans les Caraïbes, où des manifestants se sont rassemblés malgré l'interdiction par le gouvernement des manifestations dans certaines parties de l'île.
Les forces de l'ordre sont arrivées ce week-end après que le représentant du gouvernement français dans les départements d'outre-mer a déclaré que les manifestations étaient interdites dans les communes de Fort-de-France, Le Lamentin, Ducos et Le Robert jusqu'à lundi. Le gouvernement a également décrété un couvre-feu.
Ces restrictions ont été imposées après les violentes manifestations qui ont éclaté sur l'île la semaine dernière en raison du coût élevé de la vie, au cours desquelles des coups de feu ont blessé au moins six policiers et un civil. La police a lancé des gaz lacrymogènes et des responsables gouvernementaux ont déclaré que plusieurs magasins avaient également été pillés.
Les autorités ont indiqué que ces interdictions visaient à « mettre un terme aux violences et aux dégradations commises lors des rassemblements, ainsi qu’aux nombreuses entraves à la vie quotidienne et à la liberté de mouvement qui pénalisent l’ensemble de la population, notamment le week-end ».
Mais cette mesure a été accueillie avec défiance par de nombreux habitants de l'île, qui ont organisé des manifestations pacifiques massives samedi soir. Des vidéos diffusées par les médias locaux montrent des milliers de personnes marchant pacifiquement le long des autoroutes pendant la nuit, frappant sur des tambours et agitant des drapeaux.