Le Moyen-Orient est sur le qui-vive depuis des semaines après que le Hezbollah et l'Iran ont promis de répondre à une frappe israélienne à Beyrouth qui a tué un haut commandant du groupe ainsi qu'à l'assassinat à Téhéran du leader politique du Hamas, également imputé à Israël.
Dans un message adressé aux habitants du sud du Liban tôt dimanche matin, l'armée israélienne a déclaré : « Nous surveillons les préparatifs du Hezbollah pour mener des attaques à grande échelle sur le territoire israélien près de vos maisons. Vous êtes en danger. Nous attaquons et éliminons les menaces du Hezbollah. »
« Toute personne se trouvant à proximité des zones où opère le Hezbollah doit partir immédiatement pour se protéger et protéger sa famille », indique le message publié sur Telegram.
Dans un communiqué séparé publié peu avant 05h00 (01h00 GMT), l'armée a déclaré que ses avions frappaient des cibles au Liban « qui représentaient une menace imminente » pour les Israéliens.
Annonçant les frappes dans une vidéo diffusée au même moment, le porte-parole militaire Daniel Hagari a déclaré que « le Hezbollah tirera bientôt des roquettes, et peut-être des missiles et des drones, vers le territoire israélien ».
« Depuis les habitations des civils libanais dans le sud du Liban, nous pouvons voir que le Hezbollah se prépare à lancer une attaque de grande envergure contre Israël, tout en mettant en danger les civils libanais », a-t-il ajouté, exhortant les civils de la région à « se mettre hors de danger ».
« L’agression continue du Hezbollah risque d’entraîner le peuple libanais, le peuple israélien et toute la région dans une escalade plus large. »
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu tiendra une réunion du cabinet de sécurité à 04h00 GMT, a indiqué son bureau.
L'aéroport international Ben Gourion d'Israël a annoncé que des vols étaient retardés et détournés dimanche matin, tandis que les services d'urgence du pays ont déclaré qu'ils augmentaient leur niveau d'alerte.
Israël et le Hezbollah échangent des tirs transfrontaliers quasi quotidiens depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas contre le sud d'Israël le 7 octobre dernier.
Les craintes de voir ces échanges meurtriers dégénérer en un conflit à grande échelle au Liban n'ont fait que croître depuis que le chef du Hezbollah a déclaré que son groupe était « obligé de répondre » à Israël « quelles qu'en soient les conséquences » après la frappe de Beyrouth le mois dernier qui a tué son commandant militaire Fuad Shukr.
Le Hezbollah ripostera « seul ou dans le cadre d’une réponse unifiée de tous les axes » des groupes soutenus par l’Iran dans la région, a-t-il ajouté.
L'assassinat de Shukr, et celui du leader politique du Hamas Ismail Haniyeh à Beyrouth quelques heures plus tard – provoquant la fureur de l'Iran, soutien du Hamas, ainsi que du Hezbollah – a fait monter en flèche les craintes d'une guerre plus large.
L'attaque du Hamas contre le sud d'Israël le 7 octobre a fait 1.199 morts, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels israéliens.
La campagne militaire de représailles d'Israël a tué 40 334 Palestiniens à Gaza, selon le ministère de la Santé de Gaza, qui ne donne pas de détails sur les décès de civils et de militants.
Selon le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme, la plupart des victimes sont des femmes et des enfants.