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Monday, December 23, 2024

« Des enfants déchirés » : les frappes israéliennes contre les écoles de Gaza deviennent une pratique courante dans la guerre

Des volontaires au visage sombre ont empilé des cadavres dans des couvertures tachées de sang dans une ambulance, tandis que des hommes grièvement blessés gisaient en gémissant sur le sol.

L'agence de défense civile de Gaza a déclaré qu'au moins 93 personnes ont été tuées, dont 17 femmes et enfants, ce qui en fait l'une des frappes les plus meurtrières de la guerre.

L'armée israélienne a contesté le bilan des morts, affirmant que l'école avait été ciblée par des « munitions de précision » parce qu'elle « servait d'installation militaire active du Hamas et du Jihad islamique ».

De tels incidents sont devenus monnaie courante ces dernières semaines. Selon un décompte de l'AFP, au moins 14 écoles abritant des déplacés de Gaza ont été touchées depuis le 6 juillet, tuant plus de 280 personnes.

« Des gens pacifiques – des femmes, des enfants et des jeunes – accomplissaient la prière du Fajr comme d’habitude lorsqu’un missile les a soudainement frappés », a déclaré Abu Wassim, qui habite à proximité et est venu constater la scène.

« Ils ont été réduits à l’état de dépouilles. Des enfants ont été déchiquetés et des femmes ont été brûlées. Que pouvons-nous dire ou faire ? Qu’est-ce que nous pouvons faire ? »

Alors que le soleil se levait et que les personnes en deuil se rassemblaient, un homme caressait le visage d'un enfant mort enveloppé dans un sac mortuaire en plastique.

« Ils ont lancé un missile sur eux alors qu’ils étaient en train de prier. Craignez Dieu, peuple ! Craignez Dieu, Arabes ! » gémit une femme au-dessus du corps.

Un autre homme avait l'air perdu, tenant dans ses bras un petit cadavre enveloppé dans une couverture. Non loin de là, six sacs mortuaires gisaient sur le sol, dont trois contenaient des enfants. Des Corans en lambeaux étaient empilés sur le rebord d'une fenêtre.

« Nous nous sommes réveillés avant l'aube au son d'une grève », raconte Sakr, un habitant du quartier qui n'a donné qu'un seul nom.

« Nous nous sommes rendus sur place et avons trouvé des restes de civils qui priaient pacifiquement. Nous avons trouvé des corps d’enfants éparpillés dans la rue. »

Des femmes pleurent la mort de Palestiniens tués lors d'une frappe israélienne contre une école de Gaza. Photo : Reuters

Un autre homme a déclaré : « On ne peut même pas reconnaître les corps, il y avait des restes éparpillés.

« Les personnes touchées sont des personnes déplacées qui se sont réfugiées dans une école. Quelle est leur faute ? Qu'ont-elles fait de mal ? »

Mohammad Al-Mughayyir, directeur du département d'approvisionnement et d'équipement du service de défense civile de Gaza, a déclaré que six écoles de la ville de Gaza avaient été ciblées au cours de la semaine dernière seulement.

Le porte-parole de l'armée israélienne, le lieutenant-colonel Nadav Shoshani, a déclaré qu'environ 20 militants du Hamas et islamistes opéraient depuis le complexe d'Al-Tabieen.

« Le complexe et la mosquée qui y a été frappée servaient d'installation militaire active du Hamas et du Jihad islamique », a-t-il écrit sur X.

Plus tard samedi, le porte-parole de l'agence de défense civile de Gaza, Mahmud Bassal, a déclaré aux journalistes que la frappe « visait directement » deux étages de l'école.

La frappe a touché « l'étage supérieur abritant les femmes et les enfants et le rez-de-chaussée qui était utilisé pour les prières des personnes déplacées », a-t-il précisé.

La guerre de Gaza a été déclenchée par l'attaque du Hamas du 7 octobre qui a entraîné la mort de 1.198 personnes, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels israéliens.

Les militants palestiniens ont pris 251 otages, dont 111 sont toujours détenus à Gaza, dont 39, selon l'armée israélienne, sont morts.

La campagne militaire de représailles d'Israël à Gaza a tué au moins 39 790 personnes, selon le ministère de la Santé de la bande de Gaza contrôlée par le Hamas, qui ne donne pas de détails sur les décès de civils et de militants.

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