5.7 C
London
Friday, December 27, 2024

Macron dit qu'il n'était pas au courant de l'arrivée en France du patron de Telegram, Pavel Durov

Selon une source proche de l'enquête, Dourov aurait souligné ses liens avec le chef de l'Etat français lors de son interrogatoire.

Pavel Durov, PDG et cofondateur de Telegram. Photo : AFP

Macron a également défendu la décision de la France en 2021 d'accorder à Durov la nationalité française dans le cadre d'une procédure rare pour des personnalités de premier plan.

« Cela fait partie d'une stratégie pour permettre aux femmes et aux hommes, qu'ils soient artistes, sportifs ou entrepreneurs, lorsqu'ils font l'effort d'apprendre la langue française et qu'ils développent de la richesse, de l'innovation… d'obtenir la nationalité française », a déclaré M. Macron.

L'avocat David-Olivier Kaminski, qui représente Durov dans Francea déclaré jeudi qu'il était « absurde de dire qu'une plateforme ou son patron sont responsables de tout abus » commis sur la plateforme, et que Telegram respectait les lois européennes.
L'arrestation de Durov par la France est un avertissement adressé aux patrons des réseaux sociaux qui ne veulent pas s'attaquer aux prétendues illégalités sur leurs applications. Elle a également plongé les relations franco-russes à un niveau encore plus bas, selon Moscouoù certaines personnalités pro-Kremlin ont accusé Washington d'être derrière la détention de Durov, né en Russie.

Avant son arrivée samedi, Dourov n'avait pas connaissance du mandat d'arrêt qui l'attendait en France, a indiqué jeudi une source au parquet de Paris.

Il est venu délibérément en France où il savait qu'il serait arrêté. Pourquoi ?

Gérard Araud, ancien ambassadeur de France aux États-Unis

Certains commentateurs ont émis l'hypothèse que Durov devait avoir connaissance du mandat d'arrêt, ce qui soulève des questions sur les raisons pour lesquelles il n'est pas resté loin de la France.

« Il est venu délibérément en France où il savait qu'il serait arrêté. Pourquoi ? », a écrit Gérard Araud, ancien ambassadeur de France aux États-Unis, sur X.

Ni Macron ni le ministère français des Affaires étrangères n'ont été informés à l'avance du projet d'arrestation de Durov, a déclaré la source au parquet de Paris.

La source a ajouté que l'enquête française sur Durov n'a aucun lien avec les États-Unis.

Le Kremlin a déclaré jeudi que les poursuites contre Durov, dont l'application compte près d'un milliard d'utilisateurs, ne devraient pas se transformer en « persécution politique ».

Dourov a été libéré sous caution à condition de payer 5 millions d'euros et de ne pas quitter le territoire français. Il devra se présenter deux fois par semaine à la police et être présent à son domicile à des heures précises, a précisé une source judiciaire.

Elon Musk, PDG de SpaceX et Tesla, et propriétaire de X, anciennement Twitter. Photo : Reuters

L'arrestation de Durov est une première pour le PDG d'une grande plateforme de messagerie, alors que les tensions s'intensifient entre les gouvernements et les géants des réseaux sociaux. Mais ce n'est pas la première fois que Telegram a des ennuis avec la police et les autorités judiciaires.

En 2022, le juge de la Cour suprême du Brésil, Alexandre de Moraes, a temporairement suspendu Telegram au Brésil, affirmant que l'application avait refusé à plusieurs reprises de se conformer aux ordres judiciaires.

À l’époque, Durov avait imputé les manquements à des problèmes de courrier électronique et s’était excusé. Il s’était dit confiant que Telegram serait bientôt en mesure de « traiter efficacement les demandes de retrait de chaînes publiques illégales au Brésil ».

Dans la dernière bataille du Brésil contre les impresarios de la technologie, Moraes a ordonné mercredi au milliardaire Elon Musk, qui a critiqué l'arrestation de Durov par la France, de nommer un représentant légal pour sa plateforme de messagerie X au Brésil dans les 24 heures, sous peine de voir le site suspendu dans le pays.

Mark Zuckerberg, PDG de Meta Platforms. Photo : AP
PDG de Meta Platforms Mark Zuckerberg a déclaré cette semaine que le président américain Joe Biden l'administration avait fait pression sur l'entreprise pour qu'elle « censure » COVID-19[feminine contenu pendant la pandémie, faisant apparemment référence aux demandes de la Maison Blanche de supprimer la désinformation sur le coronavirus et les vaccins.
Le débat sur la question de savoir si et comment les plateformes devraient être tenues responsables du contenu fait rage dans de nombreux pays, y compris aux États-Unis. États-Unisoù les législateurs ont appelé à une refonte de la législation qui accorde aux services en ligne l'immunité de responsabilité civile sur le contenu généré par les utilisateurs.

En Grande-Bretagne, une nouvelle loi sur la sécurité en ligne a introduit la menace de sanctions pénales pour les cadres supérieurs qui ne se conforment pas aux avis d'exécution de l'Ofcom, le régulateur des médias.

Reportage complémentaire de l'Agence France-Presse

Latest news
Related news

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here